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Je m’appelle Daou .Je suis arrivé en France en Mars 2002 à Paris , j’étais âgé de 32 ans .

J’ai commencé ma vie parisienne en travaillant à la débrouille . J’ai enchainé des boulots dans le bâtiment , sur des échafaudages ou encore du ménage .

C’était physique mais ça me permettait de vivre dignement.

En 2006, j’ai fait ma première rencontre avec Emmaüs à la Communauté Emmaüs de Bourges. J’y suis resté à peine 6 mois , on m’avait mis au Tri . Mon chemin à Emmaüs a été jalonné de plusieurs étapes : communauté de Chaumont, Longjumeau, Bernes sur Oise, Dennemont . Un parcours balisé de plusieurs étapes car à l’époque j’étais accompagné par une Mauvaise amie : l’alcool.

Cette relation avec l’alcool m’a trop souvent amené à ne pas avoir le bon comportement. C’est à Bernes que j’ai commencé à me stabiliser mais l’alcool m’a toujours joué des tours et une fois de plus j’ai dû bouger.

J’arrive du Mali , à mon arrivée en France j’ai fait une demande de régularisation qui m’a d’abord été refusée. Les responsables ont de ce fait contacté la communauté de Bougival , où après avoir séjourné à celle de Dennemont j’ai été accueilli.

A Dennemont j’ai pu suivre une cure , mais ça n’a pas bien marché pour moi. L’alcool c’est un piège, en plus je n’avais pas de limite. Quand je sortais pour boire un verre je finissais tout le temps aux urgences.

En décembre 2018 , j’ai rejoins la communauté de Bougival . J’y suis compagnon depuis et on m’y a confié l’atelier de valorisation et réparation des lampes et luminaires à Chatou.

En Juin 2024 j’aurai atteint 1 an sans alcool dans ma vie.

Emmaüs m’a redonné la dignité. Je dépends de mon travail pour vivre et pour moi c’est capital. Je ne dépends de rien .J’ai été régularisé. Je suis toujours compagnon et je me sens bien comme ça.

Pour moi être compagnon c’est un espoir .  Quand on arrive , sans papier et qu’on ne sait plus où aller,  trouver une porte qui s’ouvre comme celle d’Emmaüs c’est un réel espoir. Si je dois partager ma vision avec les nouveaux arrivants en communauté je leur dirai simplement qu’il faut savoir évoluer dans le respect et s’engager dans la communauté. On est pas chez nous, la communauté c’est un bien commun. On ne peut pas se permettre de tout faire n’importe comment.

La communauté c’est ma maison et celle des autres compagnons.

Participer aux assises de St Quay Portrieux cette année  c’est me permettre d’apprendre et de découvrir de mieux en mieux et de comprendre notre histoire et celle de la communauté, des communautés.

C’est une satisfaction de faire parti de ce mouvement , grâce à notre travail on arrive à aider les autres. Car quand on est aidé il ne faut pas hésiter à aider les autres.

Quand la communauté connait des difficultés il faut en parler , rencontrer d’autres groupes et s’inspirer.